Après 5h de vol, nous mettons les pieds à Cuba. Nous
retirons des « CUC », pesos convertibles principalement
utilisés par les touristes (les locaux paient en pesos cubanos), et nous prenons
un taxi jusqu’à notre casa, dans Habana Vieja (la vielle ville). La première
chose qui nous marque dès le trajet en taxi : les veilles voitures
américaines datant des années prospères de Cuba (autour de 1950). On pensait
que la représentation de Cuba avec de vieilles voitures américaines était un
cliché, et surtout exagérée. Mais non, il y en a partout ! La ville en
elle-même donne aussi l’impression d’être figée dans les années 50. Beaucoup de
bâtiments coloniaux sont en ruines et il n’y a aucune enseigne connue que l’on
retrouvait pourtant dans les capitales d’Amérique du Sud (Starbucks, MacDo et
cie).
La Havane nous dépayse d’emblée Cette ville est très loin de
ce qu’on connait. Pour la comprendre, il faut revenir au renversement du
dictateur Batista par Fidel Castro et le Che Guevara en 1959. S’en est suivi 30
ans d’années prospères grâce au soutien de l’URSS. En 1991, avec la fin de
l’URSS, Cuba a perdu son allié. L’embargo américain sur Cuba leur a donc fait d’autant
plus mal. Plus aucun sous désormais pour entretenir le pays et de grosses difficultés
pour s’approvisionner. L’Etat donne à chaque foyer, chaque mois des tickets
de rationnement que les cubains échangent ensuite contre des denrées
essentielles (lait, pâtes, savon, etc). L’embargo les prive de beaucoup de
choses.
Nous avons choisi de vraiment prendre notre temps à Cuba.
Après 3 mois bien rythmés à parcourir l’Amérique du Sud, nous avons besoin de
repos ! On fera donc 3 jours à la Havane pour découvrir l’ambiance d’une
ville, 3 jours à Vinales pour voir le côté rural et les plantations de tabac,
et 8 jours sur une plage paradisiaque pour se relaxer.
A la Havane, nous logons dans une « casa
particular » (= chez l’habitant) dans la vieille ville. Le gouvernement autorise depuis peu les
habitants à louer des chambres aux touristes en contrepartie d’une importante
taxe. Ca nous arrange bien, l’autre option étant des hôtels d’Etat hors de
prix. Cela nous permet aussi de mieux rentrer en contact avec les habitants.
Nos discussions avec nos hôtes nous ont permis de comprendre un peu mieux leurs
vies. Par exemple, on apprendra qu’il y a beaucoup moins de différences entre
pauvres et riches que dans d’autres pays. Pas de très pauvres, mais pas de très
riches non plus. On peut quasiment vivre sans travailler, les accès à
l’éducation, la santé, le logement, et quelques denrées alimentaires étant
gratuits.
Quelques ombres aux tableaux cependant : tous les
médias sont contrôlés et censurés, dont Internet (seulement 2% de la population
y a accès, et encore, à un nombre très limité de sites), il n’y a qu’un parti
politique, des cas d’assassinats ou emprisonnements suite à des opinions
divergents, et 85% de la population active travaille pour l’Etat. Bref du bon
et du moins bon… Pas évident d’avoir un avis tranché sur Castro et son régime
quand on fait la balance des plus et des moins qu’ils ont apportés. Les cubains
eux, semblent partagés également. Les plus jeunes seraient davantage sceptiques
sur le régime n’ayant pas vécus l’époque de la Révolution Castriste.
A la Havane on se contentera de flâner dans les rues et
d’observer les gens vivre. Et il y a de quoi voir. La ville est très vivante. On
trouve des groupes de musiques un peu partout, les gens vivent dans la rue, les
rez-de-chaussez des appartements sont ouverts sur la rue, les habitants l’ayant
souvent transformé en boutique ou en atelier.
On prendra « quelques » mojitos en écoutant de la
salsa, merengue ou rumba, sur des places magnifiques entourées de bâtiments à
arcades et d’églises baroques. L’atmosphère particulière de la ville nous a
bien plu.
Après 2 jours à la Havane, on part en bus direction la
campagne et la ville de Vinales. Elle est située à 2h30 de La Havane, dans les
terres, à l’ouest de l’île. On a entendu dire que cette région était réputée
pour sa tranquillité, ses plantations de tabac, et ses mogotes (roches
calcaires abruptes, comme dans la Baie d’Halong, mais sans eau).
A l’arrivée, on est pris d’assaut par des femmes de Casa
particulares dès la sortie du bus. Elles essaient de nous faire venir chez
elle. Il faut dire que la chambre étant prise ou non par des touristes, les
Casa doivent s’acquitter de la taxe demandée par l’Etat (l’équivalent de 120
euros par mois, sachant que la nuit est à 20€, le tarif est fixé par l’Etat). On
comprend donc que ça mette quelque peu la pression aux Casas. On a cependant
déjà réservé la nôtre. On logera chez des afro-cubaines : 2 sœurs, Nena et
Chichy, et leur Mama Juanita. Elles
s’avèrent très accueillantes, un peu extraverties, et aux petits soins. On les
a adorées. Elles nous faisaient le petit déj et à manger tous les soirs, et
nous préparaient des mojitos pendant que l’on jouait aux dominos sur la
terrasse en profitant du coucher du soleil.
On s’est laissé prendre au rythme tranquille de la vie de
cet endroit. Peu d’activités au programme, hormis quelques balades dans la
ville et aux alentours. Dans l’une d’entre elles, de 3h tout de même ;),
nous avons traversé une partie de la vallée à travers les plantations de tabac.
Accompagnés d’un guide, nous avons pu discuter avec lui de
l’histoire et du présent de Cuba. Sur le futur, le guide n’avait néanmoins aucune
idée. Il nous a aussi expliqué comment fonctionnent les plantations de tabac,
récoltes, et le circuit jusqu'à la vente. Nous nous sommes même arrêtés chez un
petit agriculteur de feuille de tabac, et avons testé un cigare fait à base de
ses feuilles. Pas très fans, ni l’un ni
l’autre, d’aucun cigare testé d’ailleurs. On s’est rabattu sur les mojitos !
La vallée de Vinales et ses mogotes |
Le soir, nous sommes partis à la découverte de la vie
nocturne de Cuba. Un des soirs, nous avons bien sympathisé avec 3 jeunes
cubains. A l’échange de nos noms et emails, nous avons été surpris d’apprendre qu’ils
ne connaissaient pas Facebook, même pas de nom. Heureusement, ils connaissaient
Google, Alain leur a donc vendu Google + ;)
C’est l’heure du départ, nous nous séparons de nos mamas
avec un peu d’émotion. Retour à Cuba pour une nuit, le lendemain nous partons
très tôt pour l’île paradisiaque de Cayo Largo.
Bousquet, Mama Juanita, Nena, et Chichi |
Avion très tôt depuis la Havane pour Cayo Largo. L’aéroport
où nous décollons n’est fait que pour les vols à destinations des îles. Il est
minuscule, tout comme l’avion. Aurélia est en flippe. L’avion a les hélices
apparentes comme dans les vieux films. C’est probablement un avion russe. Rien
à voir avec la photo de l’avion sur la brochure au moment de la réservation. L’embarquement
ne nous rassure pas, on monte par une trappe située à l’arrière de l’avion… A
l’intérieur, c’est très austère. 3 hublots de chaque côté, une carlingue sans
peinture, et des sièges qui ressemblent davantage à des chaises… L’hôtesse, que
l’on dirait russe également, ne prend pas la peine de nous donner les consignes
de sécurité. 5 minutes plus tard l’avion a déjà décollé. On ne s’en est pas
aperçu vu que l’on n’a pas d’hublot. Seulement 35 minutes de vol seront
nécessaires pour atteindre le tout aussi minuscule aéroport de Cayo Largo.
C'est quoi cette trappe pour monter dans l'avion !? |
Cette île des caraïbes est située au sud de Cuba. Elle est
bordée de plages de sable blanc et d’eau turquoise, c’est pour ça qu’on l’a
choisie ! On n’a pas eu d’autres choix que de prendre une formule
« tout inclus ». Les Casas particulares n’existent pas sur les îles
paradisiaques de Cuba. Même si nous ne sommes pas fan de ce type d’ambiance, on
s’y fera, car on a besoin de repos.
Le résumé des 8 jours est simple : grasses mat’,
soleil, plages de rêve, bouffe à volonté, mojitos à volonté, palme-masque-tuba,
lecture… Nous n’avons même pas fait une seule des excursions proposées par l’hôtel.
Que du repos et pas de planning. Ca fait du bien !
Après cette semaine de glande, on retournera à La Havane
pour 24h, avant de prendre notre vol pour… Paris… et oui il faut bien rentrer
un jour.
Toutes les photos de Cayo Largo ICI.
A&A
PS: Un prochain post de conclusion du blog sous peu.
Vous êtes retournés à l'époque de vos grand-parents avec les belles américaines ..
RépondreSupprimerLes couleurs du sable et de la mer sont réelles?
Une beauté pour terminer votre périple;tout ce qu'il faut pour un vrai repos avant le retour.
Les souvenirs de vos rencontres , des paysages et des animaux en tous genres vont peupler les longues soirées d'hiver..
"La reprise du boulot mais on s'en fou"...;) mais en même temps ça vous permettra de vous payer un autre beau "voyage"...hi hi...:)))
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